L’impact des nouvelles technologies sur la fonction achats

Les 8 tendances à l'horizon 2030

Depuis plusieurs années, je constate que les directions achats vivent une transformation profonde. L’IA, l’automatisation, la data et la montée en puissance des enjeux RSE changent non seulement nos outils, mais surtout notre manière de travailler, de décider et de collaborer.

Une étude récente de Gartner, consacrée aux directions financières, a particulièrement retenu mon attention. Pourquoi ? Parce que les tendances décrites ne concernent pas seulement la finance : elles s’appliquent aussi, et peut-être encore plus fortement, aux achats.

Voici, selon moi, les 8 grandes mutations qui vont redessiner notre métier dans les prochaines années :

1. L’IA au cœur du quotidien de l’acheteur

Les tâches répétitives seront largement automatisées. L’acheteur deviendra un coordinateur d’IA, focalisé sur la stratégie, la relation fournisseur et la performance achat.

2. Des décisions accélérées par l’IA

Les décisions d’achat ne se baseront plus uniquement sur l’expérience ou l’intuition : elles s’appuieront sur des analyses prédictives en temps réel, intégrant coûts, risques, empreinte carbone ou tensions géopolitiques.

Notre rôle ? Superviser, challenger et valider ces décisions automatisées.

3. Le développement d’outils par les acheteurs eux-mêmes

Avec le low-code et l’IA générative, chaque acheteur ou prescripteur pourra créer ses propres tableaux de bord ou solutions de suivi. Une formidable opportunité d’agilité… à condition de mettre en place des garde-fous pour éviter la prolifération d’outils non sécurisés.

4. La fin de la personnalisation excessive

Les processus transactionnels (commandes simples, validations, saisies) seront standardisés par les solutions du marché. L’avantage compétitif des organisations ne viendra plus de la manière de passer une commande… mais de la rapidité et pertinence de l’analyse achats.

5. Le risque d’isolement des acheteurs

En déléguant de plus en plus aux machines, les acheteurs pourraient perdre toute relation avec l’ensemble des parties prenantes du processus achats. Il sera essentiel de développer des outils collaboratifs et une culture de partage pour éviter que la technologie ne crée de nouveaux silos.

6. Des organisations plus matricielles

Le volume croissant de données complexifie les circuits décisionnels. Dans de nombreuses organisations, la chaîne d’approbation des achats tend à devenir plus lourde et hiérarchisée.

Pour éviter de perdre en réactivité et en pertinence, les directions achats devront s’appuyer davantage sur l’expertise locale (acheteurs de proximité, prescripteurs métiers, relais régionaux). Préserver une qualité de décision passe par la capacité à intégrer la connaissance terrain dans les arbitrages stratégiques, tout en maintenant une gouvernance centralisée capable de piloter la performance globale et de garantir la conformité.

7. La guerre des talents

Les profils hybrides – maîtrisant à la fois les enjeux achats, le juridique, la data et le RSE – seront très recherchés. Attirer, former et fidéliser ces talents sera un défi majeur pour toutes les directions achats.

8. Un environnement réglementaire mouvant

Entre le Code de la commande publique, la CSRD, les normes environnementales et sociales, la fonction achats devra renforcer sa capacité de veille et d’anticipation. L’agilité réglementaire deviendra une compétence clé.

Ma conviction

L’acheteur de demain sera un stratège augmenté : augmenté par la donnée, augmenté par l’IA, mais aussi enrichi par ses compétences relationnelles et sa capacité à créer de la valeur avec ses partenaires.

La technologie ne remplacera pas l’humain. Elle redéfinira notre rôle, et c’est à nous de saisir cette opportunité pour faire des achats un levier majeur de compétitivité et de durabilité.

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APTILIS

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